samedi 11 mars 2017

Test




Septembre. J'ai pris mes valises, refermé la Garçonnière, refermé l'appartement des cinq dernières années, et pris l'avion avec l'Amoureux. Genève, me voici. Je n'ai pas lâché sa main jusqu'à ce que nous soyons arrivés chez lui. Arrivés là, il m'a tendu la clé. La clé que j'avais refusée quelque mois plus tôt. Il a sourit, parce que cette fois ci, je ne pouvais pas lui opposer un "non". Je l'ai posé sur la table de chevet et je me suis endormie.
J'ai visité mon nouveau travail. J'ai rencontré de nouvelles personnes. Aux informations, j'ai vu les torrents de boue dans mon ancienne rue, celle de l'appartement des cinq dernières années, et j'ai retenu mon souffle en appelant mes amis et ma famille. J'ai cru mourir quand mon père n'a pas répondu du premier coup. J'ai senti mon coeur se déchirer, au sens propre. Mais tout le monde allait bien, plus de peur que de mal. "Ce n'est que matériel", ils ont dit. 

Je suis allée rejoindre les amis de coeur, ceux que j'ai tant hâte, chaque été, de retrouver, ceux qui me font me sentir vivante et qui m'ont tellement fait de mal cet été. J'ai serré dans mes bras l'amitié un peu cabossée et on a mis un pansement l'un sur l'autre. On oublie, tu veux bien ? On peut ? Oui, on peut. J'ai aussi serré dans mes bras les vingt-sept ans. L'anniversaire improvisé au milieu de la pétanque, entre M. déguisée en tenancière de saloon et le nouveau-vieux déguisé en mexicain. J'ai rit, beaucoup. Le soleil a caressé ma peau, et il faisait bon. C'était une jolie trêve dans l'automne-hiver qui arrive bien plus vite ici qu'ailleurs.